Intervention en séance : https://youtu.be/5WIBkbLl2wc
Intégralité du texte prononcé :
Monsieur le Président,
Madame la Ministre,
Messieurs les Rapporteurs,
Mes cher.e.s Collègues,
Le 29 mars dernier, le Gouvernement a annoncé les premières mesures de sa réforme des bourses qui promet une revalorisation générale historique. 35 000 étudiants issus de la classe moyenne rejoignent le système des bourses et 37 euros supplémentaires pour tous les échelons. Sur le papier, tout cela paraît bien beau, mais est-ce suffisant pour corriger les inégalités et pallier les mauvaises conditions de vie des étudiants ?
Nous nous étions promis de ne pas nous habituer aux files d’attentes interminables d’étudiants devant les points de distribution d’aide alimentaire. Payer son loyer ou manger ? Telle est souvent la question pour certains. Selon l’Observatoire du Samu social, un quart des étudiants présents à l’aide alimentaire déclarent un état de faim modéré à sévère et un état dépressif majeur pour un tiers d’entre eux. Madame la Ministre, comment réussir ses études quand on n’arrive même plus à se nourrir correctement ?
Aujourd’hui, nous discutons en seconde lecture d’un texte qui permet l’accès à tous les étudiants d’une offre de restauration à tarif modéré. Ainsi, s’il n’y a pas de restaurant CROUS, une aide financière compensera ce manque. Certes, il y a de réelles disparités selon les régions, toutefois cette PPL ne précise pas les modalités de mise en place de cette contribution financière et on ignore également le montant de cette somme. Le texte connait des limites et aurait pu être plus ambitieux. Pourtant, le 9 février dernier, le Parti socialiste avait proposé à l’Assemblée nationale le repas à 1€ pour tous les étudiants. La droite et la majorité présidentielle avait fait le choix de la honte en votant contre en prétextant préférer réserver ce dispositif à « ceux qui en ont le plus besoin ». N’y a-t-il pas une contradiction flagrante et incompréhensible entre cette PPL qui souhaite favoriser l’accès à tous les étudiants à une offre de restauration à tarif modéré et votre rejet du repas CROUS à 1€ pour tous ? Difficile de voter contre un tel texte, je m’abstiendrai avec la volonté qu’un projet de loi plus complet et plus ambitieux voit le jour. Nos étudiants le méritent. Pour finir, j’aimerais citer le communard Eugène Varlin : « Tant qu’un homme pourra mourir de faim à la porte d’un palais où tout regorge, il n’y aura rien de stable dans les institutions humaines. »
SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI