🇮🇷 Artistes françaises pour l’Iran : je salue l’initiative et appelle le milieu artistique français et les personnalités à se mobiliser. Déçue par l’inaction de la France, le vide de cet hémicycle au Sénat et le silence d’Emmanuel Macron.
Intervention en séance : https://youtu.be/ndOnQDazy-g
Intégralité du texte prononcé :
Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Cher⸱e⸱s collègues,
En Iran, depuis la mort de Mahsa Amini, interpellée il y a 3 semaines par la police des mœurs parce qu’une mèche dépassait de son foulard, la contestation ne retombe pas. Elle touche l’ensemble du pays. La répression est féroce. Le nombre de morts et de personnes arrêtées monte chaque jour. Et les revendications dépassent la seule question du port du voile. Ce sont désormais le Guide suprême et le régime qui sont remis en question.
De son côté, que fait la France ? Notre président se drape dans un silence opportuniste. On ne touche pas trop à l’Iran, utile en cette période de guerre à l’Est, avec le probable retour sur le marché international de ce grand vendeur de pétrole. Lors de son entretien, à New York, avec le dirigeant ultra-conservateur iranien Ebrahim Raïssi en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, le Président de la République a juste demandé une enquête transparente sur la mort de Mahsa Amini, les échanges se concentrant sur le dossier nucléaire iranien.
Actuellement, les manifestants, femmes et hommes, s’organisent hors partis, ce qui est à la fois leur force et leur faiblesse. Cette spontanéité fait que des cinéastes, des athlètes, des musiciens, des artistes expriment leur solidarité. Le pouvoir annonce qu’il s’en prendra aux célébrités qui ont soufflé sur les braises. Le réalisateur Asghar Farhadi, lui, a invité « tous les artistes, cinéastes, intellectuels, militants des droits civiques du monde entier à exprimer leur solidarité. » Et l’artiste franco-iranienne Marjane Satrapi d’insister : « Il faut envoyer un signal fort ».
En France, une cinquantaine de personnalités et d’artistes femmes ont déjà diffusé une vidéo où elles se coupent une mèche de cheveux en soutien aux femmes iraniennes. J’appelle tout le milieu artistique français et les personnalités à rejoindre cette mobilisation.
Quant à nous, les politiques, au-delà des protestations d’usage, ne devons-nous pas faire pression avec vigueur et conviction sur l’exécutif pour qu’il sorte de sa frilosité ?
Mobilisons-nous. Et évitons d’instrumentaliser la lutte des Iraniennes pour régler nos différends intérieurs sur la question du voile en France.
L’enjeu de nos engagements est clair : la liberté et les droits humains.
SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI