La sénatrice Esther Benbassa a estimé que le système pénitentiaire français devait « s’adapter » pour assurer la prise en charge d’un nombre croissant de détenus condamnés pour terrorisme islamiste, lors d’une visite mardi au centre de détention de Bapaume (Pas-de Calais).
« Les prisons françaises ne sont pas équipées », a lancé la sénatrice EELV de Paris à l’issue d’une visite dans cet établissement qui accueille notamment Inès Madani, condamnée à 30 ans de réclusion dont deux tiers de sûreté pour un attentat manqué à la voiture piégée près de la cathédrale Notre-Dame en 2016.
« Il faut faire un travail de désengagement et ce n’est pas ici, en faisant un régime de portes fermées (…) qu’on va dé-radicaliser cette jeune femme », a souligné Mme Benbassa.
La sénatrice s’est entretenue avec Inès Madani, 24 ans, incarcérée depuis décembre 2021 à Bapaume sous ce régime, et qui réclame notamment de pouvoir participer à des activités collectives.
La plupart des détenus du centre, en « régime portes ouvertes », peuvent circuler hors de leur cellule durant la journée.
Au total, une dizaine de personnes condamnées pour terrorisme islamiste sont détenues à Bapaume.
« C’est un défi de s’organiser au mieux au quotidien pour prendre en charge ces nouveaux profils » a indiqué à l’AFP une directrice adjointe de la prison, Adélaïde Valencia.
« Depuis quelques années, les condamnations commencent à tomber, et on a du s’adapter, former le personnel » pour accueillir ces détenus, dont les délits ont parfois été largement médiatisés, a-t-elle souligné.
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