Plusieurs associations et personnalités proposent de faire rentrer au Panthéon l’avocate Gisèle Halimi, décédée le 28 juillet dernier.
Gisèle Halimi au Panthéon : aux grandes femmes, la patrie reconnaissante.
Le 28 juillet dernier, Gisèle Halimi nous quittait. Née à Tunis en 1927, Gisèle Halimi fut de bien des grands combats du siècle précédent et de notre siècle.
En effet, Gisèle Halimi, avec constance, mit le droit au service de plusieurs grands combats : le combat contre le colonialisme et les inévitables crimes en découlant, le combat féministe mais également celui en faveur des droits des personnes LGBT.
C’est ainsi que, dès les années 1950, Gisèle Halimi, en tant qu’avocate, prit la défense des militantes de l’indépendance de l’Algérie, emprisonnées et trop souvent torturées et violées dans les geôles françaises. A cet égard, la défense de la militante Djamila Boupacha permit tout particulièrement de dénoncer les conditions faites aux femmes algériennes se battant pour leur liberté.
En 1971, elle fut la seule avocate signataire du « Manifeste des 343 » en faveur de la légalisation de l’avortement. Ce combat pour la légalisation de l’avortement, elle le poursuivit en participant, aux côtés de Simone de Beauvoir, à la fondation de « La cause des femmes ». Elle fit prendre à ce combat un envol décisif en 1972 lors du procès de Bobigny où elle obtint l’acquittement de plusieurs des prévenues accusées d’avoir avorté, commettant ce qui était alors un délit dans le droit français. Ces actions jouèrent un rôle fondamental dans l’adoption de la loi Veil légalisant l’IVG en 1975.
C’est encore elle qui contribua à ce qu’une loi de 1980 définisse clairement le viol comme un crime, avant de s’engager en faveur de la parité en politique.
Enfin, alors qu’elle était devenue députée en 1981, Gisèle Halimi contribua, aux côtés de Robert Badinter, à l’élaboration et au vote, en 1982, de la loi abrogeant la différence de la majorité sexuelle pour les rapports homosexuels.
Toute la vie de Gisèle Halimi fut ainsi tournée vers des combats en faveur de l’égalité, de l’émancipation, de la liberté et de la dignité, combats qu’elle poursuivit jusqu’à la fin de sa vie dans toutes les fonctions et à toutes les tribunes qui s’offraient à elle. Enfin, Gisèle Halimi fut toute sa vie – par ses origines judéo-berbères, ses combats, ses nationalités – un trait d’union entre les deux rives de la Méditerranée.
C’est pourquoi, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes de cette année 2021, nous demandons que le président de la République annonce le transfert de Gisèle Halimi au Panthéon car, « aux grandes femmes, la patrie reconnaissante ».
Lien de l’article : https://www.humanite.fr/un-appel-la-pantheonisation-de-gisele-halimi-la-veille-du-8-mars-701028