Avant la réforme, l’heure est à la consultation des principaux acteurs du secteur de la justice des mineurs. Esther Benbassa, sénatrice EELV, était à la rencontre de ceux du Centre éducatif fermé de Savigny-sur-Orge.
« Ici il y a des gens qui pensent à nous, qui nous montrent qu’on peut avoir confiance en nous. » Assis sur son lit dans sa chambre du Centre éducatif fermé de Savigny-sur-Orge, Saïd dit être bien tombé. Condamné pour la première fois alors qu’il est n’est pas encore majeur, il est entre les bonnes mains de ce dispositif de placement de la justice pour les mineurs. Code qui doit justement faire l’objet d’une réforme dans les mois à venir. Mais avant le passage du texte au Sénat, l’heure est à la consultation des principaux acteurs du secteur. Lundi 18 janvier, Esther Benbassa, sénatrice écologiste de Paris, était de passage au Centre éducatif fermé de Savigny.
Un texte de référence illisible et pas assez efficace, voilà les raisons avancées pour la réforme de l’Ordonnance de 1945, texte de référence en matière de justice pénale des mineurs. Parmi les points clés du chantier : une présemption de discernement à partir de 13 ans et un raccourcissement du délai de jugement (de 18 à 9-12 mois).
« C’est un bon levier »
« Ce temps raccourci de la procédure convient bien à ces jeunes […] C’est un bon levier […] La question de la mise à l’épreuve éducative est très facilitante pour notre action », s’est exprimée Marie-Hélène Chopin, directrice territoriale de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Suivi de près par Hervé Duplenne, directeur inter régional de la PJJ : « La loi, on en fera quelque chose d’éducatif, c’est notre métier. On cherchera toujours à avoir l’impulsion pour accrocher les mineurs ». Une impulsion qui passe ici par des nombreux ateliers où les jeunes, de 13 à 18 ans, sont encouragés à s’investir comme avec la restauration, le garage ou encore la ferme pédagogique. Saïd semble sur la bonne voie. Dès septembre, il travaillera en alternance en Ehpad.