Editorial :
Ces dernières semaines ont été riches en rebondissements politiques. Après l’incendie qui a détruit partiellement Notre-Dame de Paris, patrimoine français qui appartient à l’humanité et l’immense émotion suscitée à l’échelle nationale et internationale, qui a retardé le discours d’Emmanuel Macron sur les enseignements tirés du Grand Débat, nous avons eu droit à une conférence de presse pendant laquelle celui-ci a dessiné les contours de ses réformes à venir après avoir justifié ses réformes passées. Tant sur le plan social, que fiscal et écologique, les pistes proposées n’ont pas enthousiasmé les Français.e.s, puisque plus de 60% d’entre elles/eux n’en ont pas été convaincu.e.s. Les Gilets jaunes sont immédiatement après redescendus dans les rues le 1er mai avec les syndicats et diverses formations politiques pour dire que leurs revendications n’ont pas été entendues. Ni le RIC, ni le rétablissement de l’ISF, ni la baisse de la TVA sur des produits de première nécessité, ni l’indexation du SMIC à l’inflation, etc. n’ont été retenus. Les violences policières lors de cette journée traditionnelle des travailleurs ont gâché la fête. De nouveau, il y a eu un grand nombre de blessés chez les manifestant.e.s. Pour échapper aux gaz lacrymogènes, ceux-ci/celles-ci se sont abrité.e.s là où ils/elles le pouvaient. Ce fut le cas pour l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière dont une des portes a été forcée pour pouvoir s’y réfugier. Le Ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner considéra qu’il s’agissait d’une attaque de l’hôpital, démentie par le personnel hospitalier qui s’y trouvait et les vidéos amateures. Ce mensonge d’Etat proféré pour discréditer le mouvement social des Gilets jaunes délite encore plus la confiance entre les politiques et les élites d’un côté et les citoyen.nes de l’autre. Le Ministre fit marche arrière le lendemain, mais en attendant la presse avait largement relayé la première version.
A l’approche des Européennes et la multiplication des listes, la proposition de loi socialiste sur la reconnaissance du crime d’écocide tombait à pic. Ainsi, l’écologie occupe-t-elle de plus en plus les programmes politiques à gauche comme à droite, même si elle ne constitue pas l’ADN de la plupart de ces partis qui s’en revendiquent. J’étais l’oratrice pour le groupe CRCE auquel je suis rattachée. La droite a voté contre, LREM s’est abstenu. Ce qui prouve une fois de plus que l’écologie n’est pas une priorité pour le gouvernement Macron, mais plutôt une affaire de programme électoraliste. Il nous reste quelques semaines pour gagner les Français.es encore plus à notre cause en les convainquant de notre ambition de justice écologique, sociale et fiscale.
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