Le discours de Macron à Versailles sera aussi boycotté par des députés Les Républicains
« C’est juste de la communication politique à 500.000 euros. Par respect je n’irai pas. »
POLITIQUE – Les amis de Jean-Luc Mélenchon ne seront pas les seuls à bouder le discours du « président monarque » ce lundi à Versailles. Une poignée de députés Les Républicains ont annoncé ce mercredi 4 juillet qu’ils ne feraient pas le déplacement dans les Yvelines, où Emmanuel Macron doit s’exprimer devant le Parlement réuni en Congrès, critiquant le coût et l’inutilité de l’événement.
Nicolas Sarkozy avait instauré ce rendez-vous « dans un souci d’unité nationale, François Hollande l’avait fait pour des aspects de terrorisme, je m’y serais rendu; là c’est juste de la communication politique à 500.000 euros. Par respect je n’irai pas », a tranché le député de Moselle Fabien di Filippo sur Sud Radio.
Comme lors du précédent Congrès en juillet 2017, les députés Pierre Cordier (Ardennes) et Julien Dive (Aisne) n’iront pas non plus, ont-ils indiqué dans un communiqué, dénonçant « une ‘rencontre’ surfaite, inutile et très coûteuse ». Le Congrès doit être « réservé à des situations exceptionnelles, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui », estiment-ils, refusant de « cautionner cette mascarade » d’un président qui « veut se mettre en avant ».
« Quelques autres défections pourraient s’ajouter, mais c’est épiphénoménal », souligne-t-on au sein du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale. Dans la journée, le député LR Olivier Marleix a lui aussi fait savoir qu’il ne se rendrait pas à Versailles au motif qu’il avait été « déçu » par le discours de 2017.
Fronde à gauche
A gauche, les députés du groupe de La France insoumise ont confirmé mardi qu’ils boycotteront le Congrès, refusant d’entendre « le monarque » Emmanuel Macron, et de débattre en son absence. Ce mercredi, le député Régis Juanico (ex-PS, proche de Benoît Hamon) a annoncé qu’il bouderait une fois encore le Congrès, qu’il avait déjà boycotté l’an dernier.
« On ne convoque pas le Congrès par convenance personnelle pour en faire un rituel par ailleurs fort coûteux pour les finances publiques, à l’heure où d’importants efforts sont demandés aux Français les plus modestes », tranche le député de la Loire qui dénonce au passage « une tentative de confiscation démocratique des institutions ». « Le projet de loi de réforme constitutionnel, ainsi que ses avatars organiques et ordinaires ont pour objectif d’affaiblir les droits et les pouvoirs du Parlement », critique-t-il.
« Je ne réponds pas aux convocations d’un prince n’ayant pour ambition que d’humilier le Parlement », a renchéri la sénatrice EELV Esther Benbassa dans un tweet. Elle aussi avait refusé de se rendre dans les Yvelines en 2017.
Depuis la révision constitutionnelle de 2008, le chef de l’État peut prendre la parole devant les deux chambres du Parlement réunies et « sa déclaration peut donner lieu, hors sa présence, à un débat qui ne fait l’objet d’aucun vote ».