Tribune : des personnalités condamnent la répression israélienne
Dans une tribune publiée sur le site du Monde ce mardi, des personnalités issues de la société civile réagissent à la mort d’une cinquantaine de Palestiniens sous les balles israéliennes dans la bande de Gaza. Ils demandent à l’Union européenne et à la France d’agir.
« Ramener le gouvernement israélien au respect du droit et à la raison, dénoncer sa politique, n’est en rien une manifestation d’antisémitisme. Antisémitisme, dont nous combattons les manifestations insupportables qui se produisent partout en Europe », proclament ce mardi sur le site du Monde un ensemble de personnalités dont l’historien Georges Vigarello ou la sénatrice Esther Benbassa. Ils réagissent dans une tribune à la mort lundi d’au moins 55 Palestiniens, manifestant alors contre le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem, du fait des armes israéliennes.
Deux réalités
Revenant soixante-dix ans en arrière, les signataires affirment que la fondation de l’Etat d’Israël a engendré « deux réalités » qui « s’entrechoquent » désormais. D’un côté, rappelant l’horreur de la Shoah pendant la seconde guerre mondiale, ils notent que la fondation de l’Etat hébreu a été accueillie par les juifs « comme un refuge pour les survivants et comme un espoir » mais, en regard, ils évoquent la dépossession subie par les Palestiniens. « des millions de Palestiniens vivent dans une situation insupportable d’occupation, d’enfermement à Gaza, de discriminations en Israël ou d’exil », écrivent-ils.
Ils s’en prennent ensuite plus directement à la réponse militaire sanglante opposée lundi par l’armée israélienne aux Palestiniens de Gaza: « Ce qui n’est pas supportable, c’est la négation assumée des droits du peuple palestinien par la force brute de la répression et des armes. »
La colonisation israélienne en accusation
A ces deux réalités, déclarent les auteurs, on devrait proposer deux Etats. Seulement, ils accusent la politique israélienne, à travers le processus de colonisation des territoires palestiniens (illégal au point de vue du droit international et dénoncé, entre autres, par la France), de tendre à rendre pareille solution pacifique impossible.
« L’établissement de deux Etats dans les frontières de 1967, garantissant une solution aux réfugiés et établissant Jérusalem comme capitale des deux pays, reste, au moins à court et moyen terme, la seule solution viable », maintiennent-ils cependant.
Une conférence et des sanctions?
Ils ne croient plus qu’un dialogue, ou plutôt un « face-à-face », entre Israéliens et Palestiniens permettra de redonner vie à la construction d’une seconde entité politique. Ils appellent la communauté internationale à intervenir pour faire pression sur les deux parties mais surtout sur les dirigeants d’Israël « qui se sentent revêtues de l’impunité que leur confère le soutien indéfectible des Etats-Unis ».
Le collectif demande à l’Union européenne d’organiser une « conférence internationale » pour mettre un terme à la crise conformément aux résolutions onusiennes qui s’opposent notamment à la colonisation et à la reconnaissance d’une souveraineté sur Jérusalem. Les signataires suggèrent aussi aux Européens d’envisager des sanctions contre Israël et de reconnaître l’Etat de Palestine. Ils ajoutent que la France devrait d’ailleurs prendre la même initiative en son nom propre.