Paris : les écologistes appellent à la mobilisation des bâtiments vides (« Le Parisien », 2 février 2018)

« Rosie, bénévole de l’association Timmy, fait partie des encadrants de la « Maison Rose », un squatt accueillant et épaulant des mineurs isolés à la rue. Elle fait visiter les lieux aux élus écologistes David Belliard, Esther Benbassa et Pascal Durand. M.-A. G

Ce vendredi, ils ont visité dans le XIIe un squatt baptisé « la Maison Rose », qui héberge des mineurs isolés.

De l’extérieur, rien n’aurait pu laisser croire que l’immeuble était inoccupé. Un local commercial au rez-de-chaussée restait bien en attente d’un repreneur mais rien de plus. « Le lieu n’est pas très passant. Mais un copain l’a repéré et il m’a appelé », se souvient Aladdin.

Aladdin Charni, nombre de Parisiens le connaissent : c’est lui qui avait créé le « freegan pony », ce restaurant végétarien et alternatif qui cuisinait les rebuts de Rungis dans le XIXe… dans un squat. Cette fois-ci, c’est pour aider les jeunes migrants mineurs qu’il a forcé la porte de l’immeuble situé dans le XIIe. « Il était vide depuis 4 ans. Il appartient à un bailleur social de la ville de Paris : la RIVP. Mais ça m’étonnerait qu’on puisse y rester longtemps. Une procédure d’expulsion est lancée : nous passons au tribunal le 12 février », regrette Aladdin.

Sur place, une quinzaine de mineurs qui erraient dans la rue ont trouvé refuge dans cette « Maison rose », épaulés et accompagnés dans leurs démarches par les bénévoles de l’association Timmy. « Bientôt ils seront 18. Nous attendons l’arrivée de lits superposés », explique tout sourire Rosie, l’une des encadrantes.

« C’est bien. C’est propre. Vous avez le chauffage ? L’eau ? » observe et interroge David Belliard, président du groupe Ecologiste de Paris au Conseil de Paris. Avec la sénatrice EELV Esther Benbassa et Pascal Durand, eurodéputé écologiste, l’élu du XIe a voulu visiter ce « squat humanitaire » pour en faire un « exemple ». Les écologistes déposeront un nouveau vœu au Conseil de Paris mardi pour appeler à réquisitionner le patrimoine public pour répondre à « l’urgence sociale ».

« La ville est capable de faire des conventions d’occupation temporaires : regardez Ground Control. Pour ce genre d’opération culturelle c’est possible, mais dès qu’il s’agit d’utiliser les immeubles vides pour des mineurs isolés, des migrants, des SDF, c’est beaucoup plus compliqué », regrette David Belliard.

« La ville dépense chaque année près de 8 M€ pour gardienner ses immeubles vides, enchaîne l’élu. Plutôt que de dépenser cet argent de cette façon, ouvrons les lieux à des associations ou collectifs, comme ce qui se fait ici, et mobilisons le foncier inutilisé pour les aider ! » insiste David Belliard.

Selon les écologistes, près de 40 000 immeubles seraient vides à Paris. »

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