Qui sont les membres du comité « La vérité pour Adama » ?

Depuis le début des manifestations contre les violences policières, le comité « La vérité pour Adama » est dans la lumière. À la tête du collectif se trouve Assa Traoré, sœur du jeune homme décédé.

« On ne demande pas que des discussions se fassent dans un salon de thé de l’Élysée, on demande que des actes de justice soient faits. » C’est ce qu’a déclaré, mardi, Assa Traoré, la grande sœur d’Adama, jeune homme noir de 24 ans, mort le 19 juillet 2016 après son interpellation par des gendarmes dans le Val-d’Oise. Elle s’est exprimée au lendemain du refus de la famille d’Adama Traoré de rencontrer la ministre de la Justice Nicole Belloubet.

Une prise de position forte de la part du comité « La vérité pour Adama » qui appelle à une nouvelle marche, samedi, à Paris.

Le symbole Assa Traoré

Depuis la mort d’Adama Traoré, une bataille judiciaire d’experts s’est engagée, certains médecins pointant la responsabilité des gendarmes quand d’autres l’écartent. « Si on ne s’était pas battus, mon frère serait officiellement mort de causes cardiaques et d’une infection grave », estime Assa Traoré, figure de proue du comité.

Elle avait été désignée porte-parole de la famille dès le lendemain de la mort du jeune homme. Désormais, cette ex-éducatrice à Sarcelles (Val-d’Oise) a mis de côté son activité professionnelle pour mener pleinement son combat. Son discours a lui aussi évolué : alors qu’au départ, elle souhaitait seulement la manifestation de la vérité, cette femme de 35 ans adopte aujourd’hui une posture plus politique notamment sur les violences policières.

Mais pour le collectif, pas question d’être récupéré par un parti. Ses membres acceptent malgré tout le soutien d’élus à titre individuel, comme les députés France Insoumise Éric Coquerel et Clémentine Autain, ou la sénatrice Verte Esther Benbassa.

Au sein du comité, d’autres membres de la famille Traoré prennent aussi la parole, tel Youssouf, frère d’Adama, et Hawa, sœur jumelle du jeune homme décédé. Des militants sont également très investis dans le collectif, comme Youcef Brakni, activiste anti-raciste, ou Almamy Kanouté, militant associatif, éducateur et acteur dans le long-métrage Les Misérables. Ladj Ly, réalisateur du film, est lui aussi proche du collectif.

Lors du mouvement des Gilets jaunes, ce comité s’était rapproché des manifestants dans une démarche de « convergence des luttes ». L’écrivain Édouard Louis, soutien des Gilets jaunes, s’était affiché notamment au côté du collectif « La vérité pour Adama ».

Pour assurer sa défense, la famille d’Adama Traoré travaille avec l’avocat parisien Yassine Bouzrou. Pénaliste âgé de 40 ans, il s’est fait une réputation dans les affaires de violences policières, en défendant notamment la famille de Zineb Redouane.

Devenu très médiatique, le combat de la famille Traoré reçoit régulièrement le soutien de personnalités, telles Omar Sy, Yannick Noah, Éric Cantona ou encore l’actrice Aïssa Maïga.