Municipales à Alfortville : Luc Carvounas (PS) rassemble à gauche, et au-delà

Ce jeudi soir, le député PS et ancien maire lançait sa campagne, devant 500 personnes gonflées à bloc. Un tiers de citoyens d’horizons divers figure sur sa liste.

Les meetings dans une campagne font souvent office de démonstration de force. Ce jeudi soir à Alfortville, Luc Carvounas, député PS et candidat aux municipales, a montré les siennes.

Cinq cents personnes sont venues chauffer à bloc la MCF2, la péniche qu’il avait souhaitée pour les cérémonies familiales des Alfortvillais.

Et ce jeudi soir, « c’est la famille qui se retrouve », sourit ce partisan. La famille de gauche, bien sûr, unie, loin des divergences du passé. Beaucoup de sénateurs : la Parisienne Esther Benbassa (EELV) qui voit en lui « un grand maire parce que c’est un maire aimé », le Val-d’Oisien Rachid Temal (PS), les Val-de-Marnais Pascal Savoldelli (PCF), Sophie Taillé-Polian (Génération.s). Sur la photo aussi, Fabien Guillaud-Bataille, secrétaire départemental du PCF 94, l’adjoint François Vitse pour Génération Ecologie, ou encore le patron du PS 94, Jonathan Kienzlen.

Avant tous ces témoignages, c’est l’ami de 20 ans, forcément qui a ouvert la soirée. Michel Gerchinovitz, qui a repris la mairie voilà deux ans et demi. « Luc Carvounas, c’est une vision de la ville à 20 ou 30 ans, une méthode, la gouvernance circulaire, et un projet qui va créer une très forte dynamique », résume ainsi le coprésident du comité de soutien.

Mais la famille s’est élargie. Puisque le candidat, pour ces municipales, va conduire une équipe renouvelée à 50 %, faisant la place à un tiers de citoyens.

L’ancienne candidate LR aux régionales l’a rejoint

Des premiers noms ont fusé. Et « pas que des gens de gauche ». Déborah Zabounian, ex-candidate LR aux régionales, travaille à ses côtés, depuis les débuts du collectif citoyen cet été. Surprenant ? Les deux s’étaient copieusement affrontés, sur fond de plainte et procédure en justice. « Ce n’était pas écrit, reconnaît le candidat. Mais diriger une ville, c’est embrasser large ».

Dans cette largesse, on devrait ainsi retrouver la responsable de l’USA Athlétisme, Annie Gauthier, qui copréside son comité de soutien, mais aussi le boucher Jean-Pierre Bouyet, l’expert-comptable Emmanuel Serot, la militante de J’aime le vert, Lydie Tamarelle, la représentante de parents d’élèves Hamida Essaidi ou encore Pierre Ughetto, cheminot cégétiste, et encarté LFI.

Mais cette ouverture à la société civile, comme pour d’autres maires candidats dans le Val-de-Marne, il l’avait déjà amorcée en 2014. Il avait rallié Catherine de Rasilly (SE), ex-opposante à son prédécesseur René Rouquet, absent ce jeudi soir, « pour raisons personnelles ». L’adjointe sera donc de la partie. Et puis il y a les amis arméniens, Saro Mardiryan du parti démocrate arménien et Garo Khachikian, pour la Fra dachnaktsoutioun (parti arménien de gauche).

« Dans quelques jours », promet le candidat, toute la liste sera connue. Avec son lot de déçus possibles. Le conseil municipal ne comporte que 43 places.

Une large place à l’écologie dans le programme

Une famille très large donc, mais pour quoi faire ? Deux priorités : « ne pas augmenter les impôts » et mettre « de nouveaux commerces » dans le sud de la ville.

Mais Luc Carvounas veut aussi « une ville qui respire » : trois forêts urbaines, la première ferme urbaine du Val-de-Marne de 12 500 m 2, 1200 arceaux à vélos, et le « rêve fou » de transformer la zone d’activités des Jardins d’Alfortville en « poumon vert ».

Avant de promettre un centre municipal vétérinaire, une salle de répétition musicale, une conciergerie H24 pour les seniors, de nouveaux gymnases, une médiathèque, ou encore une « académie municipale des savoirs populaires », pour « combler les trous dans la raquette »…

« C’est le bonheur », applaudit à tout rompre cette habitante acquise à la cause. Mais cela suffira-t-il pour une élection dès le premier tour ? En 2014, Luc Carvounas avait dû attendre le second.

Cette fois, il a face à lui, la liste citoyenne menée par Lara Bakech (LFI), la liste du marcheur Jonathan Rosenblum et une dernière menée par Cédric Tartaud-Gineste (LR).