PARIS, 6 juin 2014 (AFP) – Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé vendredi la sénatrice écologiste Esther Benbassa, poursuivie en diffamation par Marine Le Pen, qui l’accusait d’avoir indûment associé son nom à l’affaire Cahuzac.
Les déclarations incriminées avaient été tenues, en direct, sur le plateau de l’émission « Ce soir ou jamais » sur France 2, le 5 avril 2013.
« Elle a placé l’argent… », avait dit Mme Benbassa au sujet de Mme Le Pen, laissant entendre que la présidente du Front national avait elle-même placé des fonds appartenant à l’ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac sur un compte en Suisse.
Après avoir nié pendant plusieurs mois, M. Cahuzac a démissionné du gouvernement le 19 mars 2013 puis reconnu, le 2 avril devant les juges d’instruction, l’existence de ce compte.
Immédiatement après avoir tenu ces propos, Mme Benbassa avait ajouté: « Enfin… ses amis ont placé l’argent. »
Elle faisait là référence à Philippe Péninque, conseiller de Marine Le Pen qui a reconnu avoir aidé Jérôme Cahuzac à ouvrir le compte en Suisse, ce qui ne constitue pas une infraction.
A l’audience, le 2 mai, le parquet avait suggéré la relaxe, soulignant que Mme Benbassa avait immédiatement rectifié ses déclarations, en parlant des « amis » de Mme Le Pen.
Pour le tribunal, Mme Le Pen n’était « en réalité pas directement visée par » Mme Benbassa, selon le jugement, consulté par l’AFP.