Après Bruno Le Roux, Bernard Cazeneuve refuse de répondre sur le fond aux questions concernant des faits de harcèlement policier constatés par plusieurs collectifs et ONG à l’encontre de migrants à Paris. La mairie vient de demander des explications à la préfecture de police.
Après le collectif P’tits Dej’ à Flandre et Médecins sans frontières, c’est au tour de Médecins du monde de dénoncer, ce jeudi 12 janvier, des exactions de la part de policiers à l’encontre de migrants contraints de dormir à la rue à Paris en raison de la saturation du centre de premier accueil (CPA) de la ville. […]
Face à ces accusations répétées, la préfecture de police de Paris se terre dans le silence. Sollicité par Mediapart, le service de presse explique ne pas pouvoir donner suite à nos questions, renvoyant à l’interview du ministre de l’intérieur au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro le 8 janvier. Bruno Le Roux, pourtant, s’est gardé de répondre sur le fond. Malgré la variété des témoignages relatant des faits ayant eu lieu à des dates et à des endroits différents, il a assuré que les policiers n’avaient « pas d’instructions ». Choisissant la contre-attaque, il a déclaré qu’« il faut arrêter ce sport national de mise en cause des policiers », ajoutant que « ce que font aujourd’hui les forces de police, c’est de la mise à l’abri de personnes qui sont vulnérables », parlant même de « conscience » et d’« humanité ». « C’est vrai, quelquefois, il peut y avoir une forme de contrainte à mettre à l’abri quelqu’un », a-t-il ajouté. En visite au SAMU social d’Ivry-sur-Seine, la ministre du logement Emmanuelle Cosse a elle aussi éludé. […]
Mais le gouvernement n’en démord pas. En séance publique au Sénat, ce jeudi, la sénatrice EELV Esther Benbassa est revenue sur la « systématisation des violences policières ciblant les migrants dans la capitale ». « Vous n’avez pas réfuté la réalité du harcèlement qui est le lot quotidien de ces populations depuis l’été 2016 à Paris », a-t-elle relevé, mettant en cause les politiques publiques aboutissant à ce que des réfugiés restent à la porte de structures prévues pour les accueillir. Le premier ministre Bernard Cazeneuve a pris la parole à la place de son successeur à la place Beauvau pour affirmer que « notre seule mission est d’assurer la protection des personnes persécutées dans leur pays d’origine ». Et plutôt que de répondre aux critiques, il a dressé un bilan élogieux de l’action de la France en matière d’accueil des réfugiés et accusé la messagère de pratiquer « l’outrance et la caricature ».
#Cazeneuve pompier du gvnt trouve le moyen de ne pas répondre à la question sur le #harcelement #policier subi par les #refugies ces jrs-ci
— Esther Benbassa (@EstherBenbassa) 12 janvier 2017
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