INFO RMC – Alors que l’unique centre de déradicalisation vient de fermer à Pontourny, RMC vous dévoile l’existence d’un dispositif expérimental mis en place dans la plus grande discrétion depuis le début de l’année. 12 personnes ont été prises en charge par le dispositif RIVE. Un projet qui dépend du ministère de la Justice et qui semble tirer les leçons des échecs précédents en matière de déradicalisation.
Le lieu est tenu secret pour des raisons de sécurité. Quelque part en Ile-de-France, des personnes mises en examen ou condamnées pour des faits liés au terrorisme participent à un projet inédit de prise en charge renforcée en dehors de la prison. A ce jour, 12 personnes, hommes et femmes, ont été prises en charge par RIVE (pour Recherche et intervention sur les violences extrémistes), certaines depuis plusieurs mois, d’autres depuis seulement quelques semaines.
L’objectif affiché est le désengagement de l’idéologie de la violence et la réinsertion. « Ca ne concerne pas les cas les plus durs qui sont en prison, explique une source proche du projet, mais des personnes impliquées pour apologie du terrorisme ou ayant tenté sans succès de se rendre en Syrie. Mais dans ces dossiers, toute personne est considérée comme potentiellement à risque ».
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Des moyens à la hauteur des objectifs
Le Service d’insertion et de probation (SPIP) garde la main sur la surveillance de la personne et fait l’interface avec le magistrat en charge du dossier, avec des moyens à la hauteur des objectifs. RIVE mobilise un référent social pour cinq dossiers, quand l’administration pénitentiaire est limitée à un agent de probation pour 80 à 100 dossiers en moyenne et un sur 40 dans les dossiers de terrorisme.
Le budget du projet est d’ailleurs en conséquence: 1 million d’euros selon plusieurs sources, ce que l’administration pénitentiaire n’a pas souhaité confirmer. Le financement prévu jusqu’à fin 2018 prévoit la possibilité de prolonger jusqu’en 2020 en cas de réussite. L’objectif annoncé par l’ancien Garde des Sceaux était de prendre 50 personnes en charge d’ici la fin de l’année et d’étendre le dispositif à d’autres régions. Il semble difficile à réaliser.
Jusqu’ici, la communication autour du projet a été totalement verrouillée. Esther Benbassa, sénatrice co-auteure du récent rapport sur « Les politiques de déradicalisation en France » avoue n’avoir pas eu connaissance de la réalité du projet. « J’espère que ce n’est pas pour en cacher les défauts », met en garde la sénatrice.
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