Pourquoi Yannick Jadot est si pressé de s’entendre avec Benoît Hamon (20 minutes, 9 février 2017)

Europe-Ecologie-Les Verts (EELV) et Yannick Jadot ont présenté à la presse leur programme présidentiel ce jeudi matin, sur fond de négociations avec le socialiste Benoît Hamon. Des discussions qui « n’avancent pas assez vite », a expliqué le candidat écologiste sur RFI.

Pourtant, ce n’est pas une question de personne, assure l’état-major des Verts. Dans ce cas, les blocages sont sur le programme commun ? « Il n’y a pas de points de désaccord, la question est de savoir comment va se faire ce rassemblement, sans fixer de conditions. Nous ne cherchons pas les tractations, le but est de rassembler la gauche. Aujourd’hui, il y a un espoir autour de Benoît Hamon, et de nombreux points nous unissent, sur l’écologie et les discriminations notamment », détaille la sénatrice du Val-de-Marne Esther Benbassa, qui a accompagné le député des Yvelines lors d’une visite à Arcueil lundi.

Une rencontre Jadot-Hamon ce week-end

Bon, si tout le monde est d’accord et que le candidat écologiste n’en fait pas une affaire personnelle, un accord devrait tomber sous peu ? Yannick Jadot espère que « dans quinze jours, cette question sera réglée », a-t-il dit sur Europe 1. La sénatrice francilienne n’est pas aussi pressée par le calendrier : « Pour le moment, on n’a pas fixé de délai aussi précis. Il y a des négociations, mais ces choses-là ne se font pas en cinq minutes, on n’est pas au McDo. » Alexis Braud, le directeur de campagne, demande d’attendre au moins la semaine prochaine : « Il n’y a pas encore eu de vraie discussion, nous devons rencontrer Benoît Hamon ce week-end pour voir si nos projets convergent. A priori oui. »

Pour Jean-Luc Mélenchon, la porte n’est pas non plus fermée : « Il peut aussi faire partie du mouvement. Nous avons des points d’achoppement sur l’Europe et les rapports avec la Russie, mais EELV pourrait devenir la cheville ouvrière de ce rassemblement », selon Esther Benbassa. « La question, c’est le projet. Si Jean-Luc Mélenchon est d’accord avec nous, il y aura une discussion. Nous ne mettons personne de côté, M. Mélenchon a tendance à s’ostraciser tout seul », prévient Alexis Braud.

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Lors de son congrès, EELV avait rejeté toute alliance avec le PS pour les législatives

Sur ce point, le politologue du Cevipof de Sciences Po, Daniel Boy, spécialiste de l’écologie politique, n’imagine pas une triple alliance, parce que « la concurrence est féroce entre Mélenchon et Hamon, et qu’il y a une règle qui ne se dit pas en politique comme en commerce : « mon premier adversaire est mon voisin, car c’est lui qui me pique mes clients » ».

Revenons aux seules négociations entre EELV et le parti socialiste dans cas. En avril 2016, lors du congrès des écologistes, toutes les motions avaient rejeté une alliance avec le PS aux législatives 2017. Et maintenant, un rassemblement en vue de la présidentielle pourrait-il s’étendre à l’échéance suivante, en juin ? « En général, c’est comme ça que ça marche. Vous avez vu que la situation a évolué, M. Hamon a gagné la primaire. Ce n’est pas avec M. Valls et son entourage qu’on a entamé un dialogue », assure Esther Benbassa. « La question de la présidentielle ne peut pas être dissociée de celles des législatives, cela va toujours ensemble », confirme Alexis Braud. […]

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