Pontourny pourrait fermer (« La Nouvelle République des Pyrénées », 13 juillet 2017)

Un rapport sénatorial rendu public hier, juge sévèrement la politique de déradicalisation menée en France, et demande notamment parmi une série de 10 préconisations, la fermeture du centre controversé de Pontourny (Indre-et-Loire).

Les deux rapporteurs de la mission d’information « désendoctrinement, désembrigadement et réinsertion des djihadistes en Europe », la sénatrice écologiste Esther Benbassa et sa collègue Les Républicains (LR), Catherine Troendlé avaient déjà dévoilé en février un bilan d’étape de leur travail, dans lequel elles critiquaient pêle-mêle, la politique de regroupement des détenus radicalisés, le « business » de la déradicalisation ou encore la « gabegie financière » de l’Etat. Le rapport final se veut plus « complet », a déclaré Mme Benbassa, « face à un phénomène complexe, multifacettes, qui attend des réponses nombreuses et pas seulement répressives ».

« Je ne crois pas que l’on puisse déradicaliser les gens mais on peut les réinsérer, les resocialiser », a-t-elle complété. « Ce qui n’a pas marché devrait servir de leçon », a commenté l’élue.

Les deux sénatrices demandent la fermeture du centre de déradicalisation de Pontourny dont le projet était d’accueillir des jeunes en voie de radicalisation sur la base du volontariat et qui n’accueille plus aucun pensionnaire : il faut « mettre fin à l’expérimentation et renoncer à sa généralisation ».

Elles souhaitent que la lutte contre la radicalisation puisse mettre l’accent sur « l’individualisation », « l’accompagnement sur mesure » et la « transversalité de la prise en charge » en vue de la réinsertion, en ménageant un « équilibre entre l’intervention sociale et les exigences de sécurité ».