Pétition – Liberté immédiate pour Taner Kiliç, président d’Amnesty Turquie (8 juin 2017)

Esther Benbassa a signé la pétition visant à interpeller le ministre de la Justice turc, afin d’oeuvrer pour la libération de Taner Kiliç, président d’Amnesty Turquie injustement emprisonné.

 

Retrouvez ci-dessous le texte de la pétition : 

« Le 6 juin 2017, le président d’Amnesty International Turquie a été arrêté à Izmir avec 22 autres avocats. En s’attaquant à ce défenseur majeur des droits humains, le gouvernement turc poursuit sa politique de répression contre la société civile.

Mise à jour : 12/06/2017

6h30 le 6 juin. La police se rend au domicile de Taner Kiliç, elle l’arrête, fouille son domicile et son bureau avant de l’emmener en détention dans le quartier de Yeþilyurt à Izmir. Trois jours plus tard, le ministère public turc décide de le poursuivre pour « appartenance à une organisation terroriste » et le place en détention provisoire. Cette parodie de justice témoigne de l’impact dévastateur de la répression consécutive à la tentative de coup d’État de juillet 2016.

En plus du président d’Amnesty International Turquie, 22 autres avocats ont été arrêtés le 6 juin. 8 d’entre eux ont été placés en détention provisoire et l’un a été libéré sous caution. Les sept autres ont comparu devant le tribunal en même temps que Taner Kiliç, et sont toujours dans l’attente d’une décision les concernant. Six autres demeurent en détention aux mains de la police.

Signer la pétition : liberté immédiate pour le président d’Amnesty International Turquie !

SOUPÇONNÉ D’AVOIR UTILISÉ UNE MESSAGERIE SÉCURISÉE

Le seul élément présenté par les autorités qui lierait Taner Kiliç au mouvement de Fethullah Gülen est que Bylock, application de messagerie mobile sécurisée qui, selon les autorités, était utilisée par les membres de l’« organisation terroriste Fethullahiste », a été découverte sur son téléphone en août 2014.

Aucune preuve n’a été fournie pour étayer cette affirmation, et Taner Kiliç nie avoir jamais téléchargé ou utilisé Bylock, ni même en avoir entendu parler, avant que l’utilisation présumée de cette application ne soit largement relayée dans les médias en lien avec les récentes arrestations et inculpations.

Taner Kiliç n’est ni un partisan ni un adepte du mouvement de Fethullah Gülen et il a même critiqué son rôle en Turquie. Le seul élément de preuve à charge est la présence présumée sur son téléphone d’une application de communications sécurisée qui, même si elle est avérée, ne suffit pas à prouver la commission d’un acte criminel. Il ne saurait être jugé sur la base d’accusations aussi minces et dérisoire.

UNE RÉPRESSION QUI S’INTENSIFIE

En Turquie, des centaines de médias et d’ONG ont été fermés.
L’arrestation de Taner Kiliç s’inscrit dans le contexte d’une intensification de la répression exercée contre les droits humains par les autorités turques, à la suite du coup d’État manqué du 15 juillet 2016. Des dizaines de milliers de fonctionnaires ont été limogés, et des centaines de journalistes et professionnels des médias ont été arrêtés. Des centaines de médias et d’ONG ont été fermés.

Le gouvernement turc accuse Fethullah Gülen, dignitaire religieux installé aux États-Unis, d’être l’instigateur de la tentative de coup d’État, et a depuis inscrit son mouvement sur la liste des organisations terroristes. Des milliers de personnes n’ayant pas participé au coup d’État ont ainsi été placées en détention arbitraire.

TANER DÉFEND LES LIBERTÉS ATTAQUÉES PAR LE GOUVERNEMENT

Depuis des décennies, Taner Kiliç travaille pour des organisations qui défendent les droits humains en Turquie. En 2002, il rejoint le bureau exécutif d’Amnesty International Turquie et en devient le président en 2014. Taner Kiliç défend les droits et libertés que le gouvernement turc essaie, depuis la tentative de coup d’Etat de juillet 2016, de réprimer. Qu’un tel défenseur soit touché est une nouvelle preuve, s’il en est besoin, de l’ampleur de la purge à l’encontre de la société civile et de son caractère arbitraire.

Nous demandons instamment aux autorités de relâcher immédiatement et de manière inconditionnelle Taner Kiliç et d’abandonner toutes les charges à son encontre.

Son arrestation a déjà suscité une large condamnation au sein de la communauté internationale, notamment de la part du département d’État américain, de l’Union européenne, du commissaire allemand aux droits de l’Homme et du ministre danois des Affaires étrangères, ainsi que d’organisations nationales et internationales de défense des droits humains. »

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