Paris : une marche pour la dépénalisation du cannabis entre Bastille et République (« Le Parisien », 29 avril 2017)

« Les partisans d’une dépénalisation de l’usage de cannabis défilaient à Paris, ce samedi, lors d’une «marche mondiale du cannabis», «pour mettre la question au coeur du débat» avant le second tour de la présidentielle.

Il y avait comme une drôle d’odeur, répréhensible aux yeux de la loi, qui flottait ce samedi à Paris entre les places de la Bastille et République. À l’occasion de la marche mondiale du cannabis, qui a réuni près d’un millier de participants, il était facile de deviner que certaines cigarettes ne contenaient pas que du tabac. Lunettes de soleil bien en place, un joint à la main, Jason, 25 ans, ne boude pas son plaisir. «Ce n’est pas souvent qu’on peut fumer en pleine rue, au milieu des policiers sans être interpellé», sourit-il.

Malgré l’illégalité, ils étaient ainsi nombreux à suivre son exemple cet après-midi. Comme beaucoup, Paul, 17 ans, ne cache pas ce qu’il tient entre ses deux doigts. «Je suis là pour m’éclater avec mes potes, écouter de la musique et fumer de la weed», lance-t-il. […]

«On est un des pays les plus répressifs au monde»

Pour la sénatrice EELV Esther Benbassa, présente au rassemblement et première parlementaire à avoir déposé une loi sur la dépénalisation en 2014, le problème vient des politiciens français qu’elle juge «trop conservateurs». «Regardez les Etats-Unis, ils sont déjà passés dans certains états du cannabis thérapeutique au récréatif, souligne-t-elle. On est un des pays les plus répressifs au monde alors qu’on fait partie des plus gros consommateurs. C’est un problème qu’il faut endiguer avec des réponses rationnelles.»

Pour les organisateurs comme pour de nombreux manifestants, il s’agissait également d’appuyer sur l’aspect thérapeutique de la dépénalisation. «Il ne faut pas être hypocrite, le cannabis n’est pas très compliqué à trouver ou à faire pousser. Mais il faut permettre aux personnes qui sont malades de pouvoir s’en procurer légalement, explique Maïwenn-Johanna, 21 ans. En plus, il existe d’autres façons de le consommer qu’en le fumant. On peut aussi l’ingérer ou se l’appliquer sur la peau.»

«Aujourd’hui, les personnes malades doivent aller dans d’autres pays pour se procurer du Sativex (NDLR : médicament à base de cannabis utilisé notamment pour le traitement des scléroses en plaques), déplore Esther Benbassa. La légalisation du cannabis n’est pas un tabou et ne doit pas le rester.»

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