Nous aussi, nous voulons être mis.es en examen (mars 2017)

Esther Benbassa, sénatrice du Val-de-Marne et directrice d’études à l’EPHE (Sorbonne) est signataire de la tribune : « Nous aussi, nous voulons être mis.es en examen. 

Denis Baupin a porté plainte en diffamation et envisage de le faire pour dénonciation calomnieuse contre ses accusatrices et EELV. Et ce alors même que le Parquet a jugé utile de préciser que,  » les faits dénoncés, au terme de déclarations mesurées, constantes et corroborées (…) sont pour certains d’entre eux susceptibles d’être qualifiés pénalement « .

Nous savons que nombreux sont les hommes mis en cause pour des faits de violences sexuelles ou de harcèlement qui choisissent une défense en attaque contre leurs victimes plutôt qu’une posture plus humble de reconnaissance et de respect de celles-ci. Pourtant c’est la reconnaissance des actes commis qui fera avancer durablement la cause de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Les défenses qui poursuivent le harcèlement sexuel par du harcèlement juridique ajoutent la honte au délit. C’est pourtant la voie privilégiée par certains. La cour européenne des droit de l’Homme le 30 juin 2011 a même condamné la France pour violation de la présomption d’innocence et à un procès équitable dans l’affaire Klouvi : la prescription n’est pas un blanc seing aux agresseurs pour continuer à poursuivre juridiquement les victimes qui ont osé dénoncer les faits. L’arme de la dénonciation calomnieuse n’est rien d’autre qu’un instrument visant à exercer des représailles vis à vis des femmes qui dénoncent et à dissuader de nouvelles victimes de porter plainte.

Pour toutes ces raisons nous appelons les agresseurs et harceleurs à changer de défense, à regarder en face les actes qu’ils ont commis. Parce que nous avons signé cette tribune vous pouvez monsieur Baupin et tous les autres nous poursuivre en diffamation, nous sommes prêt.es.

La liste des signataires est ici : https://misesenexamen.wordpress.com/

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