«En matière de lutte contre la radicalisation, il y a moyen de faire mieux et plus rapidement», c’est en tout cas l’avis des sénatrices Esther Benbassa (EE-LV) et Catherine Troendlé (LR). Les deux rapporteures de la mission d’information sur le désendoctrinement, le désembrigadement et la réinsertion des djihadistes en France et en Europe, ont présenté mercredi 12 juillet, leur rapport définitif.

Après 16 mois de travaux et 43 auditions d’acteurs institutionnels, de chercheurs spécialisés dans le phénomène de radicalisation et d’acteurs associatifs, les deux parlementaires tirent à boulets rouges sur certaines associations qui interviennent dans des structures de déradicalisation. Tout d’abord, à cause de leur nombre «trop important», mais aussi et surtout,  parce que certaines associations profitent du marché juteux de la lutte contre le djihadisme sans avoir fait la démonstration de leurs compétences pour sortir des jeunes de leur embrigadement. De 2014 à 2017 l’Etat a prévu un budget de 100 millions d’euros pour la prévention et la prise en charge des personnes radicalisées, avec à la clé des résultats très incertains.  Les raporteures jugent donc opportun de «définir au niveau national un « cahier des charges » pour la sélection des organismes œuvrant en matière de prévention de la radicalisation, systématiser l’évaluation du contenu des programmes financés et réduire progressivement leur nombre, de sorte à opter pour la qualité plutôt que pour la quantité.»

«Accompagnement personnalisé»

Les deux sénatrices allergiques au mot «déradicalisation», lui préfèrant le terme «désendoctrinement», dénoncent notamment les méthodes «peu concluantes» de certaines structures. Le centre de prévention, d’insertion et de citoyenneté de Pontourny qui engloutit 2,5 millions d’euros par an est, selon les rapporteures, l’un des mauvais exemples du dispositif de lutte contre la radicalisation. Dans leur rapport, elles demandent d’ailleurs la fermeture de Pontourny et que l’Etat renonce à créer d’autres structures semblables. Motif: manque d’efficacité et prise en charge inappropriée des personnes radicalisées. «Toute tentative de définition de programmes génériques de prise en charge ne peut se révéler qu’illusoire», estiment Esther Benbassa et Catherine Troendlé. Une prise en charge «sur mesure et un accompagnement personnalisé des personnes endoctrinées par l’idéologie de Daesh» serait la meilleure solution martèle la sénatrice EE-LV.

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