Le Sénat vote une résolution pour reconnaître le «génocide» des minorités d’Orient (Le Figaro, 6 décembre 2016)

logo-figaro

« Présentée par le sénateur LR Bruno Retailleau, la résolution adoptée mardi vise à «désamorcer les veto des grandes nations de l’Onu» pour saisir la Cour pénale internationale sur les crimes de l’État islamique.

L’initiative est symbolique, mais elle a le mérite d’avoir réuni une large majorité transpartisane derrière elle. Le Sénat a voté mardi à l’unanimité une résolution visant à reconnaître les crimes de génocide commis par l’État islamique contre les minorités ethniques et religieuses, ainsi que les populations civiles en Syrie et en Irak. Présentée par le filloniste Bruneau Retailleau, elle a reçu le soutien des groupes socialiste et écologiste. Seuls les communistes se sont abstenus. «Éradiquer Daech militairement, c’est l’objectif prioritaire», explique le sénateur de Vendée, BrunoRetailleau. «Mais il faut aussi le combattre par le droit», poursuit l’élu Les Républicains, par ailleurs président du groupe de liaison avec les chrétiens et les minorités au Moyen-Orient.

Pas de reconstruction sans réconciliation

La résolution dispose donc que les actes commis par l’État islamique contre «les populations chrétiennes, yazidies, des autres minorités et des populations civiles» sont des «crimes de guerre», des «crimes contre l’humanité» et constituent un «génocide». En partant auprès de l’organisation terroriste, les djihadistes français se rendent donc «coupables de ces crimes». Le texte invite ainsi le gouvernement à «utiliser toutes les voies de droit» pour faire reconnaître et juger ces crimes. En ligne de mire, la Cour pénale internationale (CPI) qui est habilitée à juger de tels crimes. «La reconstruction de ces pays ne se fera pas sans réconciliation, et il n’y aura pas de réconciliation sans que justice soit rendue», estime Bruno Retailleau. Une position que salue Mgr Pascal Gollnisch, président de l’Oeuvre d’Orient: «Cette résolution est symbolique, mais les symboles sont extrêmement importants. Les populations traumatisées par Daech ont besoin de voir que les instances internationales ne laisseront pas passer ces crimes.»

L’initiative a été unanimement saluée dans l’hémicycle, malgré quelques réserves. […]

La sénatrice EE-LV Esther Benbassa, qui soutient la résolution, regrette également qu’il ne soit fait aucune mention «des autorités syriennes», de ses «alliés russes» et des «milices étrangères» qui commettent «quotidiennement des crimes de guerre notamment à Alep». […]

Pour (re)lire l’intégralité de l’article du Figaro, cliquer ici.