« Le «contrôle au faciès» effectué par la police française est devenu une réalité «humiliante et injustifiée», a affirmé la sénatrice Esther Benbassa, dans son exposé des motifs pour une proposition de loi luttant contre ce phénomène, publiée hier sur le site du Sénat. L’objectif de la loi proposée par la sénatrice du parti Europe Ecologique-Les Verts (EE-LV) vise à «établir un mécanisme équilibré et pertinent pour lutter» contre ce phénomène. Selon le rapport 2009 de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), «les personnes perçues comme Noires » couraient entre 3,3 et 11,5 fois plus de risques que celles perçues comme Blanches » d’être contrôlées par la police. Les personnes perçues comme Arabes » couraient, quant à elles, entre 1,8 et 14,8 fois plus de risques que les supposés Blancs »». Réfutant de stigmatiser les forces de police, la sénatrice, qui s’est élevée récemment dans une tribune publiée par Libération contre les attaques sur le port du voile par les musulmanes, entend tirer, à travers cette proposition de loi, «les conséquences d’une ethnicisation » croissante et manifeste des contrôles de police, lesquels sont aujourd’hui essentiellement subis par des citoyens d’origine étrangère». Pour elle, contrôlés parfois plusieurs fois par jour, «de nombreux français considèrent le contrôle d’identité comme injuste et ciblé, et reposant essentiellement sur l’origine ethnique de la personne contrôlée, sans considération aucune pour le risque qu’elle fait courir pour l’ordre public».[…]
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