PJL rétablissant la confiance dans la vie politique
Conclusions de la commission mixte paritaire
Mercredi 2 août 2017
Esther Benbassa, Sénatrice EE-LV
Monsieur le Président,
Madame la Ministre,
Mes ChèrEs collègues,
L’ensemble des sénatrices et sénateurs écologistes se félicitent qu’un accord ait été trouvé en CMP sur ce projet de loi ordinaire.
Si ce texte comprend de nombreuses avancées, nous restons dubitatifs sur son impact final une fois qu’il sera entré en application.
Ce n’est pas seulement par une soi-disant moralisation que l’on rétablira la confiance. Nos concitoyens attendent aussi davantage d’éthique. Et nous devons continuer à faire nôtres certaines règles de déontologie.
Veillons à ce que l’antiparlementarisme ambiant et la précipitation ne nous empêchent pas de légiférer sur les véritables dangers susceptibles de menacer le principe fondamental de la séparation des pouvoirs.
A ce propos, nous ne pouvons que regretter le refus de lever le « verrou de Bercy » contre le vote unanime du Sénat, un « verrou » finalement maintenu par le groupe majoritaire à l’Assemblée nationale.
Avec ce dispositif controversé, on s’expose à de nouvelles affaires politico-financières qui renforceront la défiance de nos citoyens à l’égard des politiques, malgré le vote de cette loi de prétendue moralisation.
En revanche, nous sommes satisfaits de l’élargissement du champ des infractions pouvant conduire à une peine d’inéligibilité : délits de harcèlement et de violences sexuelles, provocation à la haine en raison de la race, du sexe ou de l’orientation sexuelle.
Cela étant, et n’en déplaise aux sénateurs de En marche, la confiance s’obtient d’abord en sachant tenir ses engagements de campagne…
Il reste encore beaucoup à faire pour rétablir le lien de confiance avec nos concitoyennes et concitoyens – en dépassant nos intérêts politiques immédiats, en renonçant aux postures et en nous montrant davantage en empathie avec elles et avec eux, bien sûr sans tomber dans le populisme anti-politiciens, anti-médias, anti-fonctionnaires, et presque anti-tout, actuellement en vogue, alimenté par l’extrême droite, que nous avons déjà connu dans le passé avec le poujadisme, et qui dessert le fonctionnement de la démocratie, en caressant les mauvais penchants des uns et des autres.