Ils ne veulent pas de l’état d’urgence permanent (« Paris Match », 9 juin 2017)

Des voix s’élèvent -à gauche, mais pas seulement- pour dénoncer l’avant projet du gouvernement prévoyant d’introduire dans le droit commun des dispositions réservées jusqu’à présent à l’état d’urgence.

A la veille du premier tour des élections législatives, l’avant-projet de loi «renforçant la lutte contre le terrorisme et la sécurité intérieure» inquiète une partie de la gauche. Le texte, dévoilé par «Le Monde» jeudi, prévoit la pérennisation des mesures exceptionnelles de l’état d’urgence, écartant le contrôle du juge judiciaire, par exemple pour les perquisitions administratives et les assignations à résidence. Plusieurs personnalités de gauche ont dénoncé cette réforme, qui doit être présentée en conseil des ministres dès le 21 juin.

«Il ne faut pas mettre dans le droit commun des dispositions de l’état d’urgence. Sinon, on donne le point à l’ennemi terroriste», a déclaré Jean-Luc Mélenchon, candidat aux législatives à Marseille, sur BFMTV vendredi. Sur Twitter, l’ex-ministre écologiste Cécile Duflot, candidate à Paris, s’est alarmée : «Est-ce que tout le monde se rend bien compte qu’on sortirait alors de l’état de droit? Vertigineux!» Le Parti socialiste a diffusé un communiqué signé de Marie-Pierre de la Gontrie, secrétaire nationale chargée du pôle «République citoyenneté», faisant part de la «vive inquiétude» des socialistes. L’avant-projet, est-il écrit, «porte clairement atteinte à l’état de droit». La sénatrice Esther Benbassa, qui s’est toujours opposée à l’état d’urgence, a logiquement dénoncé le projet du gouvernement. «Faire entrer l’état d’urgence dans le droit commun reviendrait à changer insidieusement de régime», a-t-elle tweeté jeudi.

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