Et le cannabis thérapeutique ? (« Vih.org », 6 avril 2017)

En 2015, une équipe de chercheurs de Bristol a réalisé une méta-analyse sur l’usage médical de cannabinoïdes, en étudiant 79 essais ayant englobé 6 500 participants. Leur travail suggère que le cannabis entraîne une amélioration variable selon les symptômes, mais qu’aucun des tests cliniques ne parvient à démontrer les bienfaits du cannabis avec le degré de certitude exigé d’un médicament conventionnel.

«Légalisation du cannabis : l’Europe est-elle condamnée à l’impasse ?»: Une journée de débats a eu lieu le 10 octobre 2016 au Sénat à l’initiative d’Esther Benbassa, sénatrice EELV du Val-de-Marne, vice-présidente de la commission des lois, directrice d’études à l’EPHE (Sorbonne) et auteure de la première proposition de loi «Légalisation contrôlée du cannabis», de Didier Jayle, professeur titulaire de la chaire d’addictologie du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), et d’Henri Bergeron, professeur, chaire santé à Sciences Po, et en partenariat avec la Fédération Addiction.

Les auteurs constatent ainsi que l’efficacité du cannabis pour traiter des douleurs neuropathiques chroniques et les spasmes provoqués par la sclérose en plaques présente un niveau de preuve «moyen». Il passe à «faible» pour l’amélioration des nausées et des vomissements provoqués par la chimiothérapie, le gain de poids des personnes séropositives, l’insomnie ou le syndrome de Gilles de la Tourette. Quant à l’anxiété et à la dépression, aucune amélioration n’a été constatée.

Les essais étudiés, hétérogènes dans leur respect des protocoles des essais cliniques, enrôlant peu de personnes, utilisant des produits différents et pris sous des formes variables (inhalation, ingestion, fumée, vaporisée, en spray ou en injection intramusculaire) peinent à démontrer l’efficacité des cannabinoïdes. Les chercheurs plaident pour de nouvelles études plus larges et plus robustes pour confirmer ses effets – notamment sur le gain de poids pour les patients séropositifs, la dépression, les problèmes de sommeil, la psychose, le glaucome ou le syndrome de Gilles de la Tourette – des essais qui devraient respecter l’énoncé Consolidated Standards of Reporting Trials (CONSORT). […]

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