« Un millier de personnes, selon une source policière, ont défilé samedi à Paris pour la dépénalisation du cannabis, une marche avancée cette année à l’entre-deux-tours de la présidentielle, en espérant que le prochain chef de l’État s’emparera du sujet.
Sur des airs de rap et de reggae, le cortège, dans lequel se trouvaient de nombreux jeunes mais aussi des malades militant pour un usage du cannabis à des fins thérapeutiques, est parti peu après 15H00 de la place de la Bastille vers la place de la République, derrière une banderole proclamant: « Marche mondiale du cannabis dépénalisation autoproduction cannabis thérapeutique. Une autre politique des drogues est possible ». […]
« La législation actuelle n’est pas efficace », a renchéri la sénatrice écologiste Esther Benbassa, présente dans le cortège. En 2014, elle avait déposé une proposition de loi pour autoriser l’usage et la vente du cannabis, rejetée par les parlementaires. « Le cannabis ne doit pas rester un tabou », a-t-elle ajouté.
Le cannabis est interdit en France depuis 1970, avec au maximum un an de prison et 3.750 euros d’amende. Dans la pratique, si l’emprisonnement pour usage est exceptionnel, les amendes perdurent.
En 2014, 17 millions de personnes déclaraient avoir déjà pris du cannabis dans leur vie et 700.000 en consommeraient quotidiennement, selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies.
Parmi ces consommateurs quotidiens, « on estime qu’un sur deux en fait un usage médical », affirme Olivier Bertrand, médecin généraliste et addictologue, membre de l’association Chanvre et libertés – NORML France. Or, « ça peut soigner la maladie de Crohn, le psoriasis, l’asthme, le glaucome, le syndrome de Gilles de la Tourette, et j’en passe, mais le corps médical ne veut pas en entendre parler », assure-t-il.
La marche pour la dépénalisation du cannabis, qui se tient également régulièrement dans d’autres pays, comme l’Espagne ou le Canada, sera organisée le 13 mai dans une douzaine d’autres villes françaises.
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