Deux sénatrices présentent mercredi un rapport sur la politique de déradicalisation et de désendoctrinement mise en place en France. Les mesures, selon elles, ne sont pas efficaces et les acteurs généralement incompétents.
La sénatrice écologiste Esther Benbassa et la sénatrice Les Républicains Catherine Troendlé rendent publiques, mercredi 22 février, les premières conclusions de la mission d’information qui leur a été confiée sur le désendoctrinement, le désembrigadement et la réinsertion des jihadistes en France et en Europe. Une mission sur laquelle elles travaillent depuis le printemps 2016.
Est-il oui ou non possible de #déradicaliser? La mission d’information que je copréside a posé la question devant la commission des lois.
— Esther Benbassa (@EstherBenbassa) 21 février 2017
Depuis près d’un an, elles ont étudié les dispositifs mis en place par le gouvernement français pour lutter contre la radicalisation. Elles ont auditionné des ministres, des préfets, des chercheurs, et de nombreuses associations. Leur premier constat est celui d’un échec relatif des dispositifs adoptés.
Pas assez de prestataires compétents
Il ne s’agit pour l’instant que d’un rapport d’étape qui n’est pas définitif, prévient la sénatrice écologiste du Val-de-Marne, Esther Benbassa. Cependant, la parlementaire dresse un premier constat d’échec. « On a découvert des choses auxquelles on ne s’attendait pas, dit-elle. On a découvert que toutes les associations n’étaient pas à la hauteur. »
La sénatrice estime ainsi que le gouvernement est allé trop vite. Celui-ci a commencé à s’attaquer au problème de la radicalisation dès 2014, mais, pour rassurer la population face aux attentats, tout s’est accéléré en 2015. Or, il n’y avait en réalité pas assez de prestataires compétents parmi les associations.
« On n’était pas assez outillés, on a bricolé. »
Esther Benbassa, sénatrice écologiste du Val-de-Marne à franceinfo
Esther Benbassa conclut même : « On a fait un peu dans l’amateurisme. » Pour autant, elle ne veut pas blâmer les autorités, qui ont fait comme elles ont pu, face à ce phénomène de radicalisation si complexe.
Parmi les principaux échecs que relève la rapporteure de la mission d’information sur le désembrigadement et la réinsertion des jihadistes : le centre de Pontourny, en Touraine, créé en septembre 2016, qui était censé servir de modèle de désendoctrinement, avec des pensionnaires volontaires. Il tourne déjà à vide.
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