« Une manifestation de soutien aux victimes de l’attentat homophobe d’Orlando s’est tenue lundi soir à Paris place du Trocadéro. A part Jean-Luc Mélenchon, aucune personnalité politique de premier plan n’a fait le déplacement.
Pour rendre hommage aux victimes des attentats d’Orlando, les Parisiens avaient le choix entre deux soirées : l’une à République à l’initiative du mouvement Nuit Debout, l’autre au Trocadéro, à l’appel de l’inter-LGBT. Ils étaient environ 400, place du Trocadéro, a se recueillir en mémoires des 49 personnes tuées et de la cinquantaine de blessées du club gay le Pulse. Mais aussi montrer qu’ils ne céderont pas à la peur comme Julien, 23 ans: “Je veux dire aux victimes et à leurs proches qu’ils ne sont pas seuls. Qu’on partage leur douleur. Et qu’on ne retournera pas dans le placard pour satisfaire les salauds.” Même élan de solidarité pour Jean-Baptiste, 36 ans, venu avec son compagnon:
“Ca m’avait fait du bien de voir les rassemblements à l’étranger quand Paris a été touché pour les attentats. Je me suis dit que c’était normal de venir soutenir les victimes aux Etats-Unis. J’ai beaucoup de tristesse mais aussi un sentiment d’habitude qui commence à me gagner. C’est aussi pour cela que je suis venu: signifier que je refuse de m’habituer.” […]
La sénatrice EELV Esther Benbassa, présente également, formule un regret:
“J’aurais aimé que les chefs des communautés musulmanes en France prennent position. J’ai cherché avant de venir : je n’ai trouvé aucune déclaration officielle. Si un imam en France avait déclaré ‘c’est inadmissible d’attaquer un groupe en raison de son orientation sexuelle’, ça aurait eu du sens !”
L’adjoint (PCF) à la Maire de Paris, Ian Brossat, lui aussi émet un regret :
“Il y a eu tellement d’expressions politiques malheureuses au sujet de ces événements qu’il est important de redire qu’il s’agit bien d’un acte homophobe. Il y a une frilosité maladive à appeler les choses par leur nom. Peut-être est-ce lié à certains tabous français dans notre conception de la République ? Mais c’est dangereux: quand on nomme mal les choses, on ne se donne pas les moyens de lutter contre elles.”
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