Cafouillage autour de la manifestation du 23 juin: comment en est-on arrivé là? (Les Inrocks, 22 juin 2016)

« Manifestation statique, interdite puis autorisée : le rassemblement contre la “loi travail” de jeudi 23 juin a montré le manque de cohésion entre la préfecture de Paris, l’exécutif, ainsi que des dissensions au sein même du gouvernement de François Hollande. Chronologie.

Mardi 14 juin : manifestation et débordements

Au moins 125 000 personnes, selon la préfecture de Paris, défilent dans toute la France en opposition au projet dit “loi travail” porté par le gouvernement de Manuel Valls. L’appel avait été lancé par sept syndicats (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL, FIDL). France TV Info souligneque “au moins 40 personnes ont été blessées en marge du défilé parisien (…) dont 29 membres des forces de l’ordre.” A Paris, un hôpital pris pour cible par des casseurs est notamment devenu un symbole, incarnant le clivage entre partisans et opposants à la loi.

Mercredi 15 juin : le gouvernement serre la vis 

Invité sur France Inter le lendemain, le premier ministre Manuel Valls demande “à la CGT de ne plus organiser ce type de manifestation sur Paris”. François Hollande, cité par l’AFP, envisage quant à lui d’interdire toute prochaine manifestation si la préservation des “biens et des personnes” ne peut être “garantie“.

En réponse, la CGT annonce, par la voix de son secrétaire général Philippe Martinez, qu’elle maintient son rassemblement du 23 juin. “Il n’y a aucune relation entre ce que font les casseurs et les manifestants”, a-t-il assuré. “Les dispositions nécessaires afin de garantir la sécurité des participants à cette manifestation massive.”

Jeudi 16 juin : déclaration d’une nouvelle manifestation

Les sept mêmes syndicats français (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL, FIDL) déposent une déclaration de manifestation officielle à la préfecture de police de Paris contre la “loi travail” pour le 23 juin 2016. Ils souhaitent qu’elle ait lieu entre les places Bastille et Nation, dans le 11ème arrondissement de la capitale, à partir de 14h.

Lundi 20 juin : proposition de “rassemblent statique”

La préfecture indique qu’elle n’accepte pas le parcours demandé par les sept syndicats et les invite à se rabattre sur un “rassemblement statique“, place de la Nation, faute de quoi elle “sera dans l’obligation d’interdire” la manifestation.

Dans une lettre adressée à Philippe Martinez de la CGT, le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve écrit son opposition à une manifestation mobile: “Dans ce contexte de tension et de heurts récurrents (…), le renouvellement à l’identique d’une manifestation itinérante le 23 juin n’apparaît pas envisageable“. Malgré tout, les syndicats décident de “cordialement refuser” le rassemblement statique. “Tant que ce n’est pas interdit, c’est autorisé“, a commenté à l’AFP Benoît Clément de Solidaires Paris.

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