Cent propositions pour lutter contre le djihadisme (Bien Public, 9 avril 2015)

« Éviter la radicalisation

Intervenir le plus tôt possible en amont. Mais comment ? Faire du centre national d’assistance et de prévention de la radicalisation (CNAPR), « l’acteur central de la prévention ».

« La radicalisation ne se fait pas à l’intérieur des mosquées », précise Jean-Pierre Sueur, et « la majorité de ceux qui partent a une connaissance fruste de la religion ». Les sénateurs préconisent une formation pour les acteurs de terrain (dont les maires), tout en faisant de l’école « le premier maillon de la prévention ». Comment former ces gens ? Avec quels moyens ? C’est l’une des grandes interrogations de ce rapport, où l’aspect social, sociétal n’entre pas en ligne de compte, ont regretté les sénatrices Bariza Khiari (PS, Paris) et Esther Benbassa (EELV, Val-de-Marne). La première jugeant que « Daech recrutait plus que les entreprises françaises », la seconde avançant que le djihadisme trouvait ses racines « dans les territoires abandonnés ».

« Consolider le renseignement territorial, améliorer coordination des services et doter de nouvelles compétences ». C’est autour de l’UCLAT (Unité de coordination de lutte antiterroriste) que doit être articulée cette mission. Depuis « Charlie », le ministère de l’Intérieur aurait déjà fait un effort substantiel de 900 millions d’euros, mais cela n’est pas perceptible partout. Le renseignement pénitentiaire doit voir ses effectifs « tripler rapidement ». « Il y a nécessité absolue, comme l’ont démontré les failles de l’affaire Merah de « croiser systématiquement les fichiers », selon le rapporteur, paraphrasant son collègue Jean-Jacques Urvoas : « On est dans la pêche au harpon, il faudrait la pêche au chalut ». Un fichier dans lequel seraient également répertoriés « les dormants » comme le furent les Kouachi.

« Signaler des messages contraires à la loi en un seul clic », dit enfin le rapport, ». Un « contre-discours » doit être favorisé par les opérateurs (« sanctions graduées ») tout comme la lutte contre les « cyberparadis » doit s’intensifier, avec « une liste noire des pays non-coopératifs. »

 

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